« Pourtant capable de stocker le carbone, de purifier l’eau et de protéger la biodiversité », la forêt est touchée par le changement climatique.
Vendredi 18 octobre, à Saint-Brieuc (22), Abibois a organisé la troisième édition de l’Assise Forest and Wood en Bretagne, axée sur le changement climatique. « La forêt française meurt et nous regardons ailleurs », commence Laurent Le Mercier de la société Sylva Expertise, indiquant le site médiatique de l’Amazonie quand le sort des arbres (30% du territoire national) a été ignoré. « Dans l’est de l’automne, il y a un dépérissement massif de l’épinette commune. La forêt française tombe de milliers d’hectares. L’industrie essaie de sauver les meubles en ramassant tôt… et ensuite ? Nous nous sentons impuissants », dit l’expert forestier, en regardant vers l’Allemagne, qui a engagé un « plan Marshall pour la forêt de 800 millions d’euros ».
Dans l’est du Breton, les chênes tardifs
« Aussisi un arbre prend beaucoup de temps à mourir, nous voyons déjà les conséquences du réchauffement climatique sur nos forêts. Dans l’est de la Bretagne, des chênes tombaient en raison de l’impact de la sécheresse estivale », explique l’observateur. « Cela soulève déjà la question du choix des espèces à planter pour assurer la résilience à long terme de la forêt. » Par exemple, Laurent Le Mercier fait valoir que les espèces nécessitant de l’eau comme le Douglas ou l’épinette, très présentes en Bretagne centrale, seront conseillées avec prudence dans d’autres zones plus sèches de la région.
Diversification des espèces
Président du Centre national des propriétés forestières (CNPF), Antoine d’Amecourt demande également : « Dans notre secteur où une génération plante ce que la prochaine génération récoltera, comment nous traitons ces changements climatiques rapides dans nos choix actuels ? « Entre le sud du Portugal et le nord de l’Ecosse, 25arboreta de 2 hectares ont été plantés de différentes espèces d’origines différentes. Diverses approches de gestion et peuplements sont mis à l’essai. » L’idée est de suivre le développement des arbres lors de l’exécution de relevés météorologiques précis. Pour le spécialiste, dans de nombreux endroits, « nous ne coupons pas en mélanges d’essences ». Joakim Rahuel, de la scierie Rahuel Bois à Combourg (35), est d’accord : « La monoculture fait référence aux risques en termes de limitation des maladies et de biodiversité. Nous devrons rechercher des plantations diversifiées d’espèces pour relever les défis climatiques et environnementaux. »
Un Fonds Régional de Plantation Forêt Au début de 2019, la Région a signé, avec l’Etat et les professionnels, le contrat pour le secteur forestier et bois de Bretagne 2019-2021, l’une des actions les plus emblématiques est le système Breizh Forest-Bois. Lancé en 2015, ce programme a soutenu la plantation de près de 1 000 hectares de forêts productives (1millions d’arbres) à travers 160 projets publics et privés. Son ambition : renouveler la forêt signifie développer une ressource forestière sur des terres improductives (terres agricoles…). À l’heure actuelle, Breizh Forest-Bois #2 vise à agrandir 500 hectares de forêt d’ici 2021. À Saint-Brieuc, Loïg Chesnais-Girard a annoncé la création, en 2020, d’un Fonds Régional de Facilité Forestière pour encourager les projets de commerce vert autour de l’arbre en Bretagne. Le Président du Conseil régional a établi un cours (Breizh Forest #2, Breizh Bocage et l’arbre dans la ville) : « Développement de nos forêts pour une action concrète sur le climat, la biodiversité et le développement économique. Ce fonds de compensation carbone permettra aux entreprises privées et publiques de frapper 5 millions d’arbres plantés d’ici 2025. »Lire la suite sur magazette.fr